
------------Parce que ptêt on s'en foutait. Ptêt que j'aurais dû crier à la face du monde qu'il allait mal, que sa seule envie c'était crever. Ptêt que j'aurais dû. Mais je suis restée silencieuse. J'aurais ptêt pas dû voir dans ses yeux tout ce que j'ai vu. Ptêt qu'il voulait le cacher. Mais moi, je l'ai vu. Ça m'aveuglait. J'en ai oublié le reste. Il avait les yeux qu'avaient vu des orages. Il en restait les nuages. Pas de trace de larmes. Il s'était endurci. Mais quand il pensait qu'on le regardait pas. Sur son visage, y avait que de la douleur. Pas imagée. On aurait dit qu'il souffrait. Pour de vrai. En l'observant, j'ai remarqué qu'il en oubliait de respirer. Qu'il se faisait du mal et que pour atténuer la douleur. Il refusait de respirer. Qu'il s'était emmuré dans le silence. Celui du mensonge. Il disait que ce qui lui plaisait et le reste était enfoui. Mais ce reste le paniquait. Il faisait surface, mais tout juste. Ça me happait. Je n'arrivais pas à détacher mon regard. Plus je l'observais, plus ça m'enfonçait. J'ai entendu sa voix. Toute cassée. Morcelée. Rayée. Fatiguée et endommagée.
Je l'imaginais en train de hurler. Le soir. S'allonger sur son lit sans la force pour bouger. Alors il dormait et puis c'est tout.
art-icles-istiques, Posté le lundi 25 avril 2011 19:59
Un texte empli de souffrance. Beau.